Textes littéraires

paroles et musique de Pierre-Michel Sivadier

inclus dans l'ouvrage Mets du jour, éditions Stellamaris

Chanson arrangée et interprétée par les étudiants du cycle supérieur du conservatoire de Villejuif - direction François Rotsztein, et enregistrée par Laurent Macé.

Quelques gouttelettes venant des nuées,
Elles sont tombées.
Je n'avais jamais découvert
Tant d'or à mes pieds.
Tant de cicatrices qu'il fallait préserver,
Tant de rêves
Qu'il nous faudrait couver près des grèves.
Si tu voulais revenir au commencement,
Si jamais nous avions une chance de parcourir le monde
Et ses champs comme avant...


Moi, je profitais des chambres et des amants
Qui m'enchantaient,
Je me voyais offrir des fleurs
Des feuilles opiacées,
Si j'avais su voir tant de fragilités sous le vert
Sous les masques écorchés des chimères.
Si je pouvais revenir au premier bouquet,
Si jamais il nous était donné de préserver les grives
Et les grèves comme les merles...
 

Tout d'un coup j'ai brûlé, j'ai senti frémir
Dessous la Terre
Les voix aimées qui murmuraient:
« Gare au devenir !»
Comme une chaleur qui gronde et qui me ceint,
Qui m'enserre,
Les brumes laquées me manquent, les airelles
Et nos labradors jappant dans les prés d'antant,
Tempérés,
Quand je me ressourçais, allongée sur le monde...
 

Si tu voulais revenir au commencement,
Si jamais nous saisissions la chance de préserver le monde...
Nous avions une chance...
 

Quelques gouttelettes venant des nuées,
Elles sont tombées.
Je n'avais jamais découvert
Tant d'or à mes pieds.
Tant de cicatrices qu'il fallait préserver,
Tant de rêves
Qu'il nous faudrait couver près des grèves.