Paùl Jack
Paùl Jack bouscule la langue, secoue les modes et les hiérarchies,
embrasse l’époque.
Récit fragmentaire et éclaté – traversé par un chat –, l’ouvrage brosse
le portrait de deux musiciens et livre une photo en temps réel de la vie
d’artiste.
Toile chamarrée aux multiples nuances, il enveloppe le lecteur,
l’accompagne au soleil comme dans la tempête, le protège ou l’expose,
mais ne le quitte plus.

« Un édifice, un
mille-feuille de sensations et de sentiments. Une écriture de poète
affranchie des conventions narratives. Elle touche par la pudeur de sa
mélancolie, par sa fantaisie, par l’opacité réaliste qui nous renvoie à
l’inconnaissable de l’objet aimé. » Françoise Grard
Lire les vingt premières pages ici
« Paùl Jack, ou l’occasion
de constater l’état du monde et de nos vies d’humains égarés » par Denis Desassis.
Critique sur Musique Buissonières.
Avis des
lectrices, lecteurs :
« J'ai mis du temps à trouver le bon moment pour lire ce roman, mais je
ne regrette pas. D'une langue mélodieuse, surprenante, l'auteur nous
invite à la rencontre de Paùl et de Jack, musiciens, liés par la passion
mélodique, le premier plus sombre se languit de l'autre, solaire et
insaisissable. La narration décousue nous propose de les suivre comme on
feuillette des photos, dans des moments qui se suivent poétiquement,
rythmés par cette écriture séduisante, atypique et par les pensées d'un
chat gourmet versé dans l'art de faire ses griffes sur les livres. Un
trio d'esthète qui valse pour notre plus grand plaisir entre les pages
de ce joli roman. » Librairie Decitre
« Touchée. Emue. J’ai aimé l’ambiance un peu désenchantée, un brin
romantique. Nostalgique et pourtant très en prise avec l’actualité,
rapportée par une plume vive et ironique.
J’ai aimé l’écriture qui joue avec elle-même, toujours très précise et
surtout jamais dupe. Quelques beaux moments poétiques et de belles
lignes sur la création.
J’ai aimé les apparitions fugaces mais toujours si perspicaces
d’Isabelle.
J’ai vibré avec Paùl, partagé ses sensations et ses sentiments.
J’ai eu très souvent le sourire aux lèvres et j’ai même ri, et pas
uniquement en compagnie du chat.
Merci pour ce sensible et original moment de littérature. »
Jocelyne L.
« Paùl Jack. Entre ces deux-là,
pas de et, pas de trait d’union. Juste un espace que Paùl
voudrait effacer pour s’approcher de Jack, le connaître. Dans la vraie
vie et pas seulement sur scène, où Paùl trouve en Jack le partenaire
rêvé. C’est une histoire d’amour singulière, à sens unique, un jeu de
chat et de souris qui nous entraîne avec Paùl à la poursuite d’un amour
à portée de cœur, et qui pourtant nous échappe toujours. » Véronique
R.
« Paùl Jack est étonnant, déroutant souvent, touchant et parfois drôle.
J’ai aimé me balader au fil de ces mots et de cette musique. Je vais le
prêter à mon libraire maintenant… » Corinne S.
« Je trouve très forte la manière dont le roman casse la linéarité en
créant du manque, du vide, des trous. C'est ce qui rend le lecteur ou le
spectateur actif, acteur de ce qu'il lit ou de ce qu'il voit. Ce qui
implique immédiatement un effet de suspense.
Les pièces du puzzle sont
éparses, mais on parvient sans aucun mode d'emploi à le reconstituer.
Car il y a cette chose difficile à tenir : ne pas raconter ce que le
lecteur peut imaginer seul, enlever l'anecdote attendue et mettre en
lumière celle que l’on attendait pas.
Le mélange et la
juxtaposition - à la fois libre et très sophistiqués - des formes
littéraires nous conduisent dans un monde réel et fantasmé. Jusqu'au
personnage étonnant d'un chat philosophe, au centre et à l'extérieur de
l'action, qui monologue sur le monde en analysant, avec le même sens du
détail, la qualité de sa nourriture et le comportement de ses maîtres.
Il y a ces outils maîtrisés,
le mélange des temps, la science impressionnante de la syntaxe, la
richesse du vocabulaire, la langue qui se questionne elle-même.
Il y a dans Paùl Jack de
profondes interrogations qui ne trouvent réponse que dans l'empirisme,
l'aléatoire, l'immanence et… le hasard. Une partition parfaitement
construite qui donnerait pourtant l’impression de s’improviser, qui
s'inventerait au fil des pages et n'offrirait son secret que dans sa
rémanence. »
Jean-François Sivadier
PAUL JACK,
MULTICOLORE ET SENSUEL
par Camille Layer
Paùl a toujours rêvé de renverser la table alors qu’on lui renvoie
l’image de celui qui met sagement le couvert.
Tout est dit. Cette phrase à elle seule plante le décor, de plume de
maître. Nous présente, avant de nous l’offrir, un bouquet
d’émotions multicolores, multi-sensuelles qui nous ouvre les bras.
Pierre-Michel Sivadier transpose chaque sentiment, chaque émotion,
chaque instant avec une justesse exacte, cathartique, qui nous laisse
pantois, chamboulé, à notre tour par la réalité, la sensualité « tactile
» presque palpable de ses personnages plus vrais que nature.
Si tu tournes la page, il faudra te laisser porter. Accepter le trouble
ou goûter l’empathie lorsqu'elle se présente. La frustration, aussi, qui
se devine aux entournures d’un blanc de papier, soupir t’incitant à
reprendre ton souffle avant de plonger, aux côtés des personnages, dans
une fiévreuse incertitude.
Jack, « l’enfant de la lune » comme le perçoit Paùl, omniprésent et
pourtant si lointain. Toujours la tête ailleurs ou le nez dans son
téléphone.
Et qui pourtant ne répond jamais, submergé par cent, mille engagements à
la minute. Jack est au centre de tout. La note tonique vers laquelle
convergent toutes les pensées de Paùl.
Paùl, qu’il bouleverse, dont il fait basculer l’univers, le centre de
gravité dès les premières pages. Paùl, dont on suit chaque trouble
attisé par l’insaisissabilité de Jack. Paùl, enfin, qui se consume de
tendresse, dont le cœur est un livre ouvert sur l’instant présent, la
fulgurance de l’émotion.
On l’éprouve avec lui de plein fouet, tant les mots sont justes, soigneusement choisis pour que cette confidence nous parvienne. Nous
touche. A propos de Jack, à propos du monde. Le « Monde qui s’étire »,
se déploie en parallèle, couve, empiète, fait chavirer le quotidien et
affleure, à fleur de peau.
Nous rappelle son irrévocable réalité. L’arbitraire d’une tendance
rentable qui gangrène la musique et la création, pose des limites
étriquées aux artistes qui les détourneront quand même, pour que leurs
mots nous touchent.
Et puis, il y a le chat.
Un chat qui chemine nonchalamment dans cette histoire, comme s’il se
jouait de la plume de son créateur en plein travail, avec son caractère
bien trempé, bien félin. Coup de patte par-ci, coup de patte par-là
pour réorienter l’inspiration de l’auteur dans la bonne direction,
c'est-à-dire celle de ses envies.
Ce maître chat si drôle qu’on le prend au sérieux, avec sa gourmandise,
ses jeux, ses réflexions, ses caprices… Personnage à part entière,
sensible et souverainement jaloux de l’attention de Jack.
On dirait qu’il reprend à son compte cette frustration douloureuse de
Paùl, leur « petite » revanche à tous les deux, qu’il prend sur
l’étourderie de son maître en lacérant Beckett.
Paùl, qui n’a de cesse de créer, d’amorcer les occasions, voudrait
défier les oracles « sans quoi, comme il risque de regretter ». Il le
sait. Guette les réponses, attend...
Paùl, dont l’éternelle fatalité sera toujours de mettre le couvert sans
jamais oser renverser la table.
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