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Dire que dans un mois, la France
sera peut-être gouvernée par l'extrême droite.
Dire que la première femme présidente de la République en France
pourrait être d'extrême droite.
La juxtaposition des mots - France- extrême droite, France- Le Pen -
laisse dans un état de sidération, de stupéfaction, un état glacé.
Dire que certains pensent que, si elle est élue, elle n'appliquera pas
son programme.
Madame Le Pen, Madame, on remarque cet agacement, cette crispation avec
les journalistes lorsqu'elle les apostrophe d'un "Monsieur" ou "Madame"
où l'on sent pointer un mépris souverain, une vengeance annoncée.
Elle veut "défendre notre patrimoine culturel, nos racines". Cela veut
dire mettre des sapins et des crèches dans les mairies. Tiens, à propos
de patrimoine culturel, que pense-t-elle de Beckett, Baudelaire,
Rimbaud, Ferré, Ravel, du théâtre, du cinéma d'auteur, de la création
musicale ?
Inutile de se faire mal, on connaît la réponse. Pour l'extrême droite,
la culture - cette culture - est un danger.
Dire qu'à ceux-là, s'ils revenaient, il faudrait dire "en 2017, la
France risque de passer à l'extrême droite".
Les outrances verbales, les propos racistes, le repli sur soi, ce
discours mal ficelé, mal écrit, ces syllabes avalées, ces mots
rabougris, ces idées rances, ce comportement fermé, triste, gris avant
d'être noir, méfiant, suspectant, ces Collard et consorts, ces Ménard
étriqués, cette suspicion pour la recherche, l'ouverture, la découverte,
Dire que de tout cela, on risque de prendre pour cinq ans. |